Edwige Chirouter, titulaire de la chaire UNESCO « Pratiques de la philosophie avec les enfants » a longuement travaillé sur l’utilisation de textes littéraires (histoire, conte, album jeunesse…) dans le contexte d’un travail philosophique avec les enfants. Elle défend notamment l’idée que : « le texte littéraire réalise une époké, une suspension par rapport à la réalité qui permet de la rendre visible en la mettant à distance. Il établit un pont entre l’expérience singulière – qui, par son caractère trop intime, empêche la prise de recule et l’analyse – et le concept – qui, lui, à l’autre extrême, par sa froideur, peut nuire à l’implication personnelle nécessaire à toute initiation philosophique. » (Edwige Chirouter, L’Enfant, la Littérature et la Philosophie, L’Harmattan, 2015, p.22)
Ainsi, inclure des textes littéraires dans les ateliers de philosophie permet de partager un récit, un certain nombre de personnages et de situations, sur lesquels nous pouvons alors projeter nos questions philosophiques sans tomber dans le récit anecdotique individuel. Aussi, pour les plus jeunes, cela associe la discussion philosophique (qui peut être déstabilisante), à un objet familier comme l’album jeunesse.
Nous organisons des ateliers dans lesquels nous apportons une histoire et engageons directement les activités de philosophie au travers de celle-ci. L’utilisation par les animatrices de marionnettes peuvent accompagner ce travail, et accentuer le décentrement du sujet face au personnage alors incarné devant les participants.
Nous proposons également une approche de la philosophie par les philosophes, consistant à lire et analyser un extrait de texte explicatif (du passé ou actuel), pour ensuite en questionner la genèse problématique et les enjeux qui y sont soulevés.
